mercredi 3 avril 2013

Epitaphe de Lord Byron à son chien terre-neuve Boastwain

George Gordon, Lord Byron (1788-1824), grand poète romantique anglais (qui avait par ailleurs, beaucoup d’admiration pour Napoléon), a toujours aimé être entouré d’animaux et en particulier de la race canine.

Il eut, entres autres, des bouledogue, des lévriers et un terre-neuve noir et blanc.
Ce terre-neuve appelé Boatswain, qui fut le chien favori du poète, bénéficia de toute l’affection de son maître et connut un court, mais intense bonheur au domaine de l’abbaye de Newstead en Angleterre, que Byron avait convertie en demeure.

Ils ne se quittaient plus, et aimaient beaucoup jouer ensemble. Souvent Byron, qui à l’accoutumé, se plaisait à prendre des bains dans le lac, faisait semblant de se noyer. Le brave Boatswain qui surveillait de près son maître, se précipitait, chaque fois dans l’eau pour le sauver.
Hélas, ce bonheur fut éphémère.
Un jour, Boatswain fut mordu par un chien enragé. Byron, qui ignorait totalement la nature du mal incurable de son fidèle compagnon, s’occupa à faire tout son possible pour le soigner.

Le pauvre animal, après avoir terriblement souffert, expira dans un état de folie, tout en conservant, jusqu’au dernier instant, sa douceur naturelle.
Nous étions au mois de novembre 1808, il n’était âgé que de 5 ans et demi. La disparition prématuré de Boatswain fut très douloureuse pour le poète.

Byron enterra son brave et fidèle ami dans le jardin de sa propriété de Newstead. Il fit construire un caveau, sur lequel, il fit ériger un monument et, sur le piédestal, fit graver sur une plaque de marbre, une épitaphe, dont voici un extrait :
O, vous qui contemplez cette urne funéraire,
Passez…. vous n’avez point à pleurer en ces lieux,
Cette urne est d’un AMI, le monument pieux
Je n’en connus qu’un seul : il est sous cette pierre
Le nouveau propriétaire de Newstead Abbey a respecté le monument, où avec ces vers on lit l’épitaphe en prose de Boatswain :
Ainsi s’appellait ce chien qui mérite l’immortalité aussi bien que le Ban et le Buscar du vieil Ossian et le Moida de Sir Walter Scoot :

Près de cet endroit
Repose les restes d’un être
Qui possède la beauté sans la vanité,
La force sans l’insolence
Le courage sans la férocité
Et toutes les vertus de l’homme sans ses vices.
Cet éloge, qui serait une absurde flatterie
S’il était inscrit au-dessus de cendres humaines,
N’est qu’un juste tribut à la mémoire de
BOATSWAIN, chien,
Né en Terre-neuve en 1803,
Et mort à Newstead Abbey, le 18 novembre 1808.




Curieusement, ce monument funéraire fut élevé sur le soubassement de l’autel (fait de marches circulaires) de l’église en ruine de l’abbaye. Byron exprima, dans son testament, le souhait d’être inhumé à côté de son compagnon à l’intérieur du caveau.

Hélas, en 1817, le poète contracta des dettes et fut dans l’obligation de vendre son domaine. Dès lors, sa demande d’être enterré auprès de son chien ne put être honorée et il fut contraint d’abandonner les restes de Boatswain au nouveau propriétaire.

A la fin de sa vie, Byron, qui vivait en Grèce, avait toujours un chien nommé Lyon avec lui, qu’il aimait beaucoup, et qui après la mort du poète, a accompagné son cercueil jusqu’en Angleterre. Lyon devint la propriété de sa soeur Mistress Leigh.