mardi 8 novembre 2011

Staline - Hitler La nature du Mal

Le dernier livre de Timothy Snyder, Bloodlands, revisite le concept de la nature du mal à la lumière des actes d’anthropophagie perpétrés pendant la famine volontairement créée en Ukraine par Staline.
Comment prendre en compte le cannibalisme? Comment l’intégrer dans le débat politico-historico-moral, qui ne cesse de prendre de l’ampleur, sur la manière de comparer les génocides perpétrés par Hitler et Staline, et sur le nombre de victimes du communisme et du fascisme en général? Ce que je sais, c’est que je n’y avais pas réfléchi. Je n’avais absolument pas pris la mesure des cas d’anthropophagie survenus pendant la famine ukrainienne voulue par Staline en 1933, avant de lire la description choquante et stoïque qu’en fait Timothy Snyder, professeur d’histoire à Yale, dans Bloodlands [Les terres sanglantes], son nouvel ouvrage, innovant en la matière, sur les génocides quasi-simultanés d’Hitler et de Staline.
Depuis trente ans, depuis ce que l’on appelle en Allemagne l’Historikerstreit, ou qurelle des historiens, en passant par la publication française, en 1997, du Livre noir du communisme (qui évalue le nombre de morts imputables aux régimes communistes à près de 100 millions, comparés aux 25 millions d’Hitler et du fascisme), une controverse fait rage sur la notion de comparaison des génocides et du mal, et oppose les meurtres de masse d’Hitler à ceux commis par Staline, Mao et Pol Pot.
Mon idée du rôle de la famine imposée par Staline à l’Ukraine dans ce débat était bien trop vague —selon de nombreux calculs, elle a ajouté plus de 3 millions de morts à la somme des victimes de Staline.
Je suppose que, sans avoir vraiment exploré la question, j’avais considéré la famine provoquée par l’État stalinien comme un genre de «génocide soft» comparé aux meurtres industrialisés des camps de la mort d’Hitler, ou même aux millions de victimes des purges du même Staline à la fin des années 1930 et aux goulags auxquels elles avaient donné naissance.
Le livre de Snyder, s’il est polémique sous certains angles, nous oblige à nous colleter aux faits connus sur la famine. Le cannibalisme contribue à porter la famine ukrainienne au premier plan du débat, pas seulement en tant que catastrophe agricole mais en tant que l’un des premiers meurtres de masse délibérés du XXe siècle.
Les chercheurs spécialisés dans la comparaison de la malfaisance soulignent souvent que Staline a causé davantage de morts qu’Hitler, même si l’on ne tient pas compte des victimes de la famine; ces morts n’ont pas été envisagées de la même manière que ses autres crimes, ou que les meurtres et les gazages d’Hitler dans les camps de la mort. Fusiller ou gazer quelqu’un est plus direct et immédiat qu’affamer une nation entière.
Cependant, le récit que fait Snyder de la famine en Ukraine convainc efficacement que Staline avait transformé toute l’Ukraine en camp de la mort et, plutôt que de les gazer, avait décidé que ses habitants mourraient de faim.
Doit-on le considérer comme un crime moins grave parce qu’il est moins «direct»? C’est là que les comptes-rendus d’occurrences d’anthropophagie m’ont incité à repenser cette question —et à examiner la théorie, qui lui est liée, qu’il pourrait exister, pour les génocides, des degrés dans le mal en fonction de leur méthodologie.
Ce débat mijote depuis un moment, car il a une influence sur notre façon d’envisager les événements de l’histoire contemporaine. Il est généralement admis que le nazisme ne peut être réhabilité de quelque manière que ce soit, parce qu’il est inextricablement mêlé aux crimes hitlériens, mais certains à gauche pensent que le communisme peut, lui, être réhabilité en dépit des crimes de Staline, et malgré les nouvelles preuves que ses tactiques de terreur étaient des innovations remontant à son prédécesseur, Lénine.
Il y a ceux, comme le sophiste postmoderne Slavoj Žižek, qui avancent que les crimes de Staline étaient une distorsion aberrante d’un marxisme-léninisme sinon admirablement utopique, dont la réputation mérite encore le respect et peut-être un ajustement lacanien à la lumière de la réalité génocidaire des régimes marxistes-léninistes. Mais peut-on réellement séparer une idéologie des génocides plusieurs fois commis en son nom?
Dans sa critique de Bloodlands pour The New York Review of Books,ma collègue de Slate, Anne Applebaum, observe:
«Jusqu’à une période récente, il était politiquement incorrect en Occident d’admettre que nous avions vaincu un dictateur génocidaire avec l’aide d’un autre. Ce n’est qu’aujourd’hui… que l’étendue des meurtres de masse de l’Union soviétique devient mieux connue en Occident. Ces dernières années, certains, dans l’ancienne sphère d’influence soviétique… ont également commencé à utiliser le mot “génocide” dans des documents juridiques pour décrire les meurtres de masse de l’Union soviétique.»
Peut-on faire des distinctions entre les génocides d’Hitler et de Staline? Est-il possible —sans que cela ne minimise en rien la malfaisance d’Hitler— de dire que les crimes de Staline furent, dans une certaine mesure, pires? Si nous parlons de quantité, le nombre de victimes des meurtres de masse de Staline pourrait bien dépasser de loin celles d’Hitler, car il est souvent question d’une vingtaine de millions de morts, en fonction de ce que l’on compte.
Mais la quantité ne devrait probablement pas être la seule mesure. L’intention compte aussi. Pour certains, les meurtres de Staline ne sont pas à mettre sur le même plan (ni n’ont la même profondeur), parce qu’il a pu croire, aussi fou que cela ait pu être, qu’il agissait au service du but supérieur de la lutte des classes et des aspirations universelles de la classe ouvrière opprimée. Contrairement à Hitler, qui a tué au nom d’une haine raciale vile et indéfendable.
Mais d’un autre côté, pourrait-on avancer, Hitler aussi pensait servir une cause idéaliste, en «purifiant» l’humanité d’un «bacille de la peste» (le charmant qualificatif qu’il utilisait pour les Juifs) tel un médecin (il se comparait souvent à Koch et à Pasteur).
Je n’oublierai jamais le moment, que je rapporte dans Explaining Hitler, où, autour d’une table basse du Oxford and Cambridge Club de Londres, le grand historien H.R. Trevor-Roper s’est penché vers moi après que je lui avais demandé si d’après lui, Hitler savait que ce qu’il faisait était mal. Non, avait répondu Trevor-Roper du tac au tac, «Hitler était convaincu de sa propre rectitude».
J’ai du mal à comprendre quelqu’un qui veut soutenir que le meurtre de 20 millions de personnes est «préférable» à autre chose, mais notre culture n’a toujours pas assimilé l’équivalence de génocides entre Staline et Hitler parce que, comme le souligne Anne Applebaum, nous avons eu recours au premier pour vaincre le second.
À New York, il existe un très agréable bar littéraire ironiquement baptisé «KGB». Le KGB n’était autre que le NKVD de Staline sous un nom différent, lui-même la version rebaptisée du Guépéou, fer de lance de la police secrète au service de ses politiques génocidaires. Et sous son propre nom, le KGB fut responsable de meurtres et d’actes de torture de dissidents et de Juifs jusqu’à la chute de l’Union soviétique en 1991 (et c’est un ex du KGB, un certain Poutine, qui est officieusement aux commandes aujourd’hui).
On peut prétendre que nommer un bar «KGB» relève d’un genre de kitsch Guerre froide (légèreté susceptible d’offenser quelques millions de victimes). Mais le simple fait que l’on puisse évoquer l’argument du kitsch prouve que les génocides et les institutions soviétiques et nazies sont encore traités de façon différente. Qui oserait organiser des lectures dans un bar urbain ironiquement baptisé «Gestapo»?
Nous n’avons pas encore pris toute la mesure de la malfaisance de Staline. Je sais que c’est vrai d’un point de vue intellectuel, mais notre culture n’a pas non plus assimilé l’ampleur de ses crimes. Ce qui explique peut-être pourquoi le cannibalisme m’a tant secoué que j’en ai perdu toute illusion sur la possibilité de faire des distinctions qui veuillent vraiment dire quelque chose entre Staline et Hitler.
Peut-être n’avons-nous pas su assimiler ce que nous avions appris sur Staline, le communisme soviétique et celui de Mao (50 millions de personnes ont sans doute trouvé la mort lors de la famine du Grand Bond en avant et des meurtres de la Révolution culturelle) parce que pendant un certain temps, le débat qui faisait rage avait un petit côté honteux. Au milieu des années 1980, des historiens allemands commeJürgen Habermas accusaient d’autres historiens allemands commeErnst Nolte d’essayer de «normaliser» le régime nazi en le comparant moralement à la Russie stalinienne, en allant jusqu’à suggérer que les méthodes meurtrières d’Hitler étaient une réponse au terrorisme et au génocide staliniens, ce qui, pour certains, était une tentative «d’excuser» Hitler.
Mais les déviations honteuses qui ont été faites de ce débat —normaliser Hitler en se concentrant sur les crimes de Staline— ne doivent pas nous aveugler quant à l’ampleur et aux conséquences de ces crimes.
Il n’existe pas d’algorithme du mal, mais dans le cas de Staline on accorde depuis longtemps davantage de poids aux meurtres idéologiques et à ceux du goulag qui ont débuté en 1937 qu’aux millions de personnes qui —avance Snyder— ont été tout aussi délibérément assassinées de sang froid par une famine imposée en 1932 et 1933.
C’est là que le choc provoqué par les quelques pages de Snyder sur le cannibalisme a de nouveau ressuscité pour moi l’hypothèse des degrés du mal. Selon le récit soigneusement documenté de Snyder, il n’était pas rare, pendant la famine imposée par Staline à l’Ukraine soviétique, que des parents cuisinent et mangent leurs enfants. La simple énonciation du fait est épouvantable à écrire.
Le contexte: si Lénine se satisfit, pendant un temps en tout cas, de laisser la nouvelle Union soviétique développer une «économie mixte» avec une industrie gérée par l’État et des fermes privées aux mains des paysans, Staline décida de «collectiviser» le grenier à grain qu’était l’Ukraine. Ses agents confisquèrent toutes les terres des paysans, les exproprièrent et placèrent des idéologues dévoués pourvus de peu d’expérience agricole à la tête des fermes fraîchement collectivisées, qui commencèrent à échouer lamentablement. Pour réaliser les objectifs du plan quinquennal, Staline confisqua toutes les céréales et la nourriture produites en 1932 et 1933 pour nourrir le reste de la Russie et collecter des capitaux étrangers, et ce faisant, laissa les Ukrainiens sans rien à manger… qu’eux-mêmes.
J’ai déjà lu des choses aussi épouvantables, mais jamais plus affreuses que les quatre pages du livre de Snyder consacrées au cannibalisme. Dans un sens, je voudrais vous dire de ne pas lire ce livre; il est, hélas, inoubliable. D’un autre côté, ne pas le lire revient à refuser d’admettre dans quel genre de monde nous vivons réellement, à nier ce dont la nature humaine est capable. L’Holocauste nous a beaucoup appris sur ces questions, mais hélas, il en reste beaucoup à apprendre. Peut-être vaut-il mieux vivre dans le déni. Ou concevoir l’histoire humaine avec un optimisme béat, sous la forme d’une évolution vers le haut, bien que parfois il me semble que Darwin voyait bien plus juste qu’il ne s’en doutait en intitulant son livre The Descent of Man [La descente de l’homme, publié en français sous le titre La filiation de l’homme]. La compréhension à la fois du stalinisme et de la nature humaine ne peut être à coup sûr que terriblement incomplète si l’on n’a pas lu les pages de Snyder.
En voici un extrait:
«Confrontées à la famine, certaines familles se divisèrent, les parents se retournant contre les enfants et les enfants les uns contre les autres. Comme la police d’État, le Guépéou, se vit forcée de constater, en Ukraine soviétique “les familles tuent leurs membres les plus faibles, généralement les enfants, et mangent leur chair.” D’innombrables parents tuèrent et mangèrent leurs enfants, pour finir par mourir de faim quand même. Une mère fit cuire son fils pour elle et sa fille. Une fillette de six ans, sauvée par d’autres membres de la famille, vit son père pour la dernière fois aiguisant son couteau pour l’égorger. Naturellement, d’autres arrangements étaient possibles. Une famille tua la belle-fille, donna sa tête à manger aux cochons, et fit rôtir le reste du corps.»
Selon Snyder, «au moins 2.505 personnes furent condamnées pour cannibalisme en 1932 et 1933 en Ukraine, mais le véritable chiffre était sans aucun doute très supérieur».
Une dernière histoire d’épouvante. Sur un groupe de femmes qui tenta de protéger des enfants des cannibales en les rassemblant dans un «orphelinat» de la région de Kharkov:
«Un jour, les enfants devinrent soudainement silencieux, nous nous retournâmes pour voir ce qu’il se passait, ils étaient en train de manger le plus petit d’entre eux, le petit Petrus. Ils en arrachaient des lambeaux et les mangeaient. Et Petrus en faisant autant, il s’arrachait des lambeaux à lui-même et les mangeait, il en mangeait tant qu’il pouvait. Les autres enfants posaient leurs lèvres sur ses plaies et buvaient son sang. Nous arrachâmes l’enfant à leurs bouches affamées, et nous pleurâmes.»
«Et la voracité, un loup universel / aidée par la volonté et le pouvoir / doit tout transformer en proie universelle / et à la fin se dévorer elle-même.»
Shakespeare écrivit cela. Notez qu’il ne parlait pas seulement de voracité à l’égard de la nourriture, mais de la faim de puissance. Le vrai cannibale, c’était Staline.
Comment réagir face à cela? Il y a pu n’y avoir que quelques milliers de cas, comparés aux millions que Staline a affamés ou assassinés, comparés aux boucheries d’Hitler, mais quelque chose dans ces récits nous force à nous rendre compte qu’il existe des profondeurs du mal que nous étions incapables d’imaginer auparavant. Tuer un autre être humain, tuer des millions d’êtres humains, c’est le mal. Mais forcer des parents à cuisiner et à manger leurs enfants —imaginions-nous seulement que cela pouvait figurer au répertoire des comportements humains? Devons-nous radicalement réajuster à la baisse notre vision de la nature humaine? Le fait qu’un humain puisse provoquer ou commettre de tels actes signifie sans doute que beaucoup en sont capables.
La controverse ne devrait pas en réalité porter sur qui était le pire, d’Hitler ou de Staline, mais sur le fait qu’il n’y en avait pas qu’un seul, qu’ils étaient plus de deux bien sûr: il y a aussi Pol Pot et les meurtriers rwandais, entre autres.
Même si ces 2.500 arrestations pour anthropophagie furent éclipsées par les 2 millions ou plus d’affamés à morts, elles nous disent quelque chose d’indicible, presque au-delà des mots. À la lumière de ces récits, des gens comme Slavoj Žižek peuvent-ils continuer de défendre le marxisme pour son universalisme utopique et écarter le cannibalisme en le considérant comme la conséquence non-voulue d’un excès de zèle dans la poursuite d’une cause plus sacrée? Juste une petite déviation sur la route de l’Utopie? Éclairez-nous, Monsieur Žižek, je vous en prie (et soit dit en passant, mépriser le marxisme postmoderne ne signifie pas forcément défendre les failles du capitalisme postmoderne).
Devons-nous considérer chaque sorte de génocide comme un mal distinct de l’autre? On pourrait penser que le meurtre de masse, direct et violent, en est la pire forme, mais forcer des êtres humains à tomber au point de manger leurs enfants dépasse la torture physique et le meurtre. C’est de la torture spirituelle, un assassinat de l’âme. Dans un sens encore plus brutal et vicieux, car l’auto-dégradation imposée est inimaginable dans les souffrances qu’elle provoque.
Nous savons ce que cela dit sur Staline et ses hommes de main, trop bien disposés à être les complices de ces horreurs. Mais les cannibales? Comment devons-nous les considérer? Uniquement comme des victimes, qui n’avaient pas le choix? Ils ont surement dû subir des souffrances mentales et spirituelles au-delà de ce que nous sommes en mesure d’imaginer. Mais cela signifie-t-il qu’ils n’avaient pas le choix? Si nous admettons qu’ils l’avaient, rejetons-nous la faute sur les victimes? Ou bien apparaît-il clairement que la faim les avait rendus fous —et qu’ils ne peuvent être tenus pour entièrement responsables de leurs actes parce que leur discernement était altéré? D’un autre côté, toutes les familles mortes de faim ne sont pas devenues cannibales; étaient-elles d’une constitution morale plus solide?
Snyder prend des gants sur le sujet. Il concède que «le cannibalisme est un tabou dans la littérature comme dans la vie, et les communautés cherchent à protéger leur dignité en supprimant les récit de ce moyen désespéré de survie. Les Ukrainiens en dehors de l’Union soviétique considèrent le cannibalisme comme une source de grande honte».
Voici une phrase aux mots presque trop soigneusement choisis, qui par conséquent prêtent à confusion. Il semble vouloir dire que certaines communautés n’ont pas cherché à supprimer les faits, mais ressentent de la honte —«Les Ukrainiens en dehors de l’Union soviétique.» Mais il n’y a plus d’Union soviétique. Que ressentait, ou ressentent, les Ukrainiens qui ont aujourd’hui leur propre nation? Comment sont-ils supposés se sentir? Persécutés jusqu’à en devenir criminels?
Évaluer les degrés du mal n’est pas une question facile. Je passe sûrement trop de temps à y penser. Parfois, il existe des distinctions sans qu’il y ait de différence significative. Voici quelques réflexions très préliminaires:
• Même si les cas de cannibalisme ne concernent que quelques milliers de personnes et que les génocides en impliquent des millions, ils ont leur importance dans le cœur des ténèbres révélé dans les «terres sanglantes» qui s’étendent entre l’Allemagne nazie et l’Union soviétique.
• Il existe des distinctions, mais pas de vraies différences, entre les génocides de Staline et d’Hitler. Au-delà de 5 millions de victimes, on peut affirmer que tous les monstres génocidaires se valent.
Enfin, la seule autre conclusion que l’on puisse en tirer est que le terme «civilisation européenne» est un oxymore. Ces horreurs, nazies et communistes, sont toutes issues de la mise en pratique d’idées européennes, politiques et philosophiques. La genèse même du génocide cambodgien remonte aux cafés parisiens où les idées de Pol Pot lui vinrent à l’esprit. Hitler trouva ses idées à lui dans les cafés de Vienne. «Quand on sait de telles choses, dit Eliot, quel pardon?»
Ron Rosenbaum
Traduit par Bérengère Viennot

Altesse

Altesse, il m'a fallu des revers, des traverses,
De beaux soleils coupés d'effroyables averses
Etre pauvre, être errant, et triste, être cocu
Et recevoir beaucoup de coup de pied au cul

Avoir des trous l'hiver à mes grègues de toile
Grelotter et pourtant, contempler les étoiles
Pour devenir après tous mes beaux jours enfuis
Le philosophe illustre et profond que je suis

Les Amis de Georges: Spécial Brassens et les poètes