mardi 7 avril 2015

« Je n’ai rien dit »… par Martin Niemöller (Extrait de Charles SANNAT)

« Je n’ai rien dit »… par Martin Niemöller

« Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas catholique.
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester. »

« Au moment de la montée en puissance du pouvoir nazi, qui noyaute peu à peu l’Église allemande, le pasteur Martin Niemöller, pourtant partisan du régime hitlérien et ancien commandant des Corps francs, appelle les pasteurs hostiles aux mesures antisémites à s’unir au sein d’une nouvelle organisation, le « Pfarrernotbund (de) », la « Ligue d’urgence des pasteurs », qui respecterait les principes de tolérance énoncés par la Bible et la profession de foi réformatrice. Cet appel a un grand écho : à la fin de l’année 1933, 6 000 pasteurs, soit plus d’un tiers des ecclésiastiques protestants, ont rejoint ce groupe dissident.
La « Ligue d’urgence des pasteurs », soutenue par des protestants à l’étranger, adresse au synode une lettre de protestation contre les mesures d’exclusion et de persécution prises envers les Juifs et envers les pasteurs refusant d’obéir aux nazis. Malgré les protestations, Martin Niemöller est déchu de ses fonctions de pasteur et mis prématurément à la retraite au début du mois de novembre 1933. Mais la grande majorité des croyants de sa paroisse décide de lui rester fidèle, et il peut ainsi continuer à prêcher et à assumer ses fonctions de pasteur.
Niemöller est arrêté en 1937 et envoyé au camp de Sachsenhausen. Il est ensuite transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau. »

 Charles SANNAT