dimanche 22 février 2015

Sagesse amérindienne: propos de Sitting Bull, chef sioux Hunkpapa. 1875

Voyez, mes frères, le printemps est venu; la Terre a reçu l’étreinte de Soleil et nous verrons bientôt les fruits de cet amour.

Chaque graine s’éveille et de même chaque animal prend vie. C’est à ce mystérieux pouvoir que nous devons aussi notre existence; c’est pourquoi nous concédons à nos voisins, même à nos voisins animaux, le même droit qu’à nous d’habiter cette terre.Plus bas!

Pourtant, écoutez-moi, vous tous, nous avons maintenant affaire à une autre race -petite et faible quand nos pères l’ont rencontré pour la première fois, mais aujourd’hui grande et arrogante. Assez étrangement, ils ont dans l’idée de cultiver le sol et l’amour de posséder est chez eux une maladie.

Ces gens-là ont établi beaucoup de règles que les riches peuvent briser mais non les pauvres. 

Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent. 

Ils revendiquent notre mère à tous, la Terre, pour leur propre usage et se barricadent contre leurs voisins; ils la défigurent avec leurs constructions et leurs ordures. 

Cette nation est pareille à un torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage.’

Sitting Bull, chef sioux Hunkpapa. 1875

mardi 17 février 2015

Maupassant

J'aime d'amour bestial et profond, misérable et sacré, tout ce qui vit, tout ce qui bouge, tout ce qui voit.

Frédéric Rossif était un poète de l'image...

Tout le monde meurt à la guerre, celui qui reçoit la balle et celui qui l'a tirée.

Les animaux sont nos plus anciens compagnons de songe, et nos pulsions les plus profondes sont toutes animales: l'amour, la mort, la férocité, la peur de la nuit. Les animaux sont le mystère du temps. Au fond de lui, l'homme garde le souvenir de sa vie primitive, c'est pour cela que les animaux sauvages font tellement rêver.

Frédéric Rossif ( 1922 -1990)

dimanche 15 février 2015

Michel De Jaeghere: Les Derniers Jours, sous-titré : La Fin de l'empire romain d'Occident.

Aux alentours de l'an 400 après Jésus-Christ – les historiens s'écharpent encore quant à la date exacte –, le jeune Synésios de Cyrène, futur évêque de Ptolémaïs, fait devant l'empereur la proclamation suivante :


« Seul un téméraire ou un songe-creux peut voir parmi nous en armes une jeunesse nombreuse, élevée autrement que la nôtre et régie par ses propres mœurs, sans être saisi de crainte. Nous devons en effet, ou bien faire un acte de foi dans la sagesse de tous ces gens, ou bien savoir que le rocher de Tantale n'est plus suspendu que par un fil au-dessus de nos têtes. Car ils vont nous assaillir aussitôt qu'ils penseront que le succès est promis à leur entreprise. À dire vrai, les premières hostilités sont déjà engagées. Une certaine effervescence se manifeste çà et là dans l'empire, comme dans un organisme mis en présence d'éléments étrangers, rebelles à l'assimilation qui assure son équilibre physique. »

Domaine public, Jean Dutourd


« Ce phénomène n'est ni rare ni surprenant : une société qui ne croit plus en elle applaudit à ce qui la détruit. Nous l'observons aujourd'hui dans les pays occidentaux, et singulièrement en France, où la bourgeoisie ne manque jamais une occasion de faire chorus avec les gens acharnés à renverser le régime qui la préserve. Il y a dans le caractère gaulois un curieux désir de suicide, qui s'est manifesté périodiquement au cours de notre histoire. Les aristocrates de 1788 comme les bourgeois de maintenant se donnaient les gants d'aider à l'accouchement des idées nouvelles, avec lesquelles leur existence était incompatible. Peut-être y a-t-il aussi, dans cette attitude, un fond de peur. Les transfuges de classe pensent obscurément que s'ils s'enrôlent assez tôt dans le parti ennemi, ils seront sauvés. Précaution inutile. Ce sont les premiers sacrifiés. » (Éditions Flammarion, pp. 320-321.)