jeudi 4 avril 2013

Bella Figura


Netherlands Dance Theater

Petite Mort 2ème partie


Netherlands Dance Theater

Petite Mort 1ère Partie


Netherlands Dance Theater

Une vieille croyance japonaise


Malgré la grande distance entre Tokyo et Paris, environ 9730 kilomètres,
j’ai pu vous rencontrer ici.
C’est comme un miracle.
Un fil invisible mais très solide m’aurait entraînée ici de toute façon.
Je rembobine ce fil, fil de la rencontre et du souvenir.
J’ai réalisé mes œuvres avec ce fil.
Selon une vieille croyance japonaise que je partage toujours,
les points de couture ont un pouvoir magique.
J’ai appris au Japon l’existence du tissu de prières.
Je me suis aperçue que coudre est un acte spirituel.
Les vêtements que me faisait ma mère quand j’étais petite fille me couvraient toujours de son grand amour.
Et leurs points de couture sur leur dos me protégeaient contre l’angoisse et la peur.
Une douleur …
Quand je pique mon aiguille dans le tissu,
Je superpose à cette douleur la blessure au cœur de quelqu’un.
Je soigne cette plaie avec mes gestes, avec mon aiguille.
Je voudrais coudre un tissu magique pour celui qui m’attend et protéger son cœur avec mes points de couture.
Noire,
la couleur de mes yeux et de mes cheveux.
Blanc,
Vide,
Rien.
Cet instant est vanité,
Cette rencontre est unique
et nécessaire.
Car un fil immaculé m’a guidée jusqu’ici pour vous rencontrer.

- Rieko Koga -
art,rencontre,découverte,blog,émotion,partage,humain

Proverbe japonais « ichi go ichi é »


Le moment où je suis avec vous et cet instant présent sont, l’un et l’autre, uniques.
De tels moments n’arrivent qu’une seule fois dans une vie, ils ne reviennent jamais.
On ne sait pas si on pourra se revoir encore une fois.
Il se peut que ce soit la première et la dernière fois…
Voilà pourquoi il faut pleinement apprécier cet instant, cette rencontre,
qu’il faut précieusement accueillir cette occasion.
Chérir chaque rencontre car elle est toujours unique.

- Rieko Koga -

mercredi 3 avril 2013

Epitaphe de Lord Byron à son chien terre-neuve Boastwain

George Gordon, Lord Byron (1788-1824), grand poète romantique anglais (qui avait par ailleurs, beaucoup d’admiration pour Napoléon), a toujours aimé être entouré d’animaux et en particulier de la race canine.

Il eut, entres autres, des bouledogue, des lévriers et un terre-neuve noir et blanc.
Ce terre-neuve appelé Boatswain, qui fut le chien favori du poète, bénéficia de toute l’affection de son maître et connut un court, mais intense bonheur au domaine de l’abbaye de Newstead en Angleterre, que Byron avait convertie en demeure.

Ils ne se quittaient plus, et aimaient beaucoup jouer ensemble. Souvent Byron, qui à l’accoutumé, se plaisait à prendre des bains dans le lac, faisait semblant de se noyer. Le brave Boatswain qui surveillait de près son maître, se précipitait, chaque fois dans l’eau pour le sauver.
Hélas, ce bonheur fut éphémère.
Un jour, Boatswain fut mordu par un chien enragé. Byron, qui ignorait totalement la nature du mal incurable de son fidèle compagnon, s’occupa à faire tout son possible pour le soigner.

Le pauvre animal, après avoir terriblement souffert, expira dans un état de folie, tout en conservant, jusqu’au dernier instant, sa douceur naturelle.
Nous étions au mois de novembre 1808, il n’était âgé que de 5 ans et demi. La disparition prématuré de Boatswain fut très douloureuse pour le poète.

Byron enterra son brave et fidèle ami dans le jardin de sa propriété de Newstead. Il fit construire un caveau, sur lequel, il fit ériger un monument et, sur le piédestal, fit graver sur une plaque de marbre, une épitaphe, dont voici un extrait :
O, vous qui contemplez cette urne funéraire,
Passez…. vous n’avez point à pleurer en ces lieux,
Cette urne est d’un AMI, le monument pieux
Je n’en connus qu’un seul : il est sous cette pierre
Le nouveau propriétaire de Newstead Abbey a respecté le monument, où avec ces vers on lit l’épitaphe en prose de Boatswain :
Ainsi s’appellait ce chien qui mérite l’immortalité aussi bien que le Ban et le Buscar du vieil Ossian et le Moida de Sir Walter Scoot :

Près de cet endroit
Repose les restes d’un être
Qui possède la beauté sans la vanité,
La force sans l’insolence
Le courage sans la férocité
Et toutes les vertus de l’homme sans ses vices.
Cet éloge, qui serait une absurde flatterie
S’il était inscrit au-dessus de cendres humaines,
N’est qu’un juste tribut à la mémoire de
BOATSWAIN, chien,
Né en Terre-neuve en 1803,
Et mort à Newstead Abbey, le 18 novembre 1808.




Curieusement, ce monument funéraire fut élevé sur le soubassement de l’autel (fait de marches circulaires) de l’église en ruine de l’abbaye. Byron exprima, dans son testament, le souhait d’être inhumé à côté de son compagnon à l’intérieur du caveau.

Hélas, en 1817, le poète contracta des dettes et fut dans l’obligation de vendre son domaine. Dès lors, sa demande d’être enterré auprès de son chien ne put être honorée et il fut contraint d’abandonner les restes de Boatswain au nouveau propriétaire.

A la fin de sa vie, Byron, qui vivait en Grèce, avait toujours un chien nommé Lyon avec lui, qu’il aimait beaucoup, et qui après la mort du poète, a accompagné son cercueil jusqu’en Angleterre. Lyon devint la propriété de sa soeur Mistress Leigh.

Epitaphe du chien (Vincent Bourne 1734)

Fidèle chien-loup du pauvre Irus, je repose ici,
Moi qui veillais sur les pas de mon vieux maître aveugle,
Qui était son guide et son gardien; et tant que dura mon service,
Point besoin il n'eut de ce bâton
Qui maintenant lui sert à trouver son chemin craintivement
Par les grands-routes et les carrefours; mais solidement il plantait,
Conduit en sécurité par ma laisse amie,
Son pied ferme, en avant, pour atteindre
Son humble place sur quelque pierre voisine, où
Le flot des passants se faisait le plus épais;
En des accents passionnés, à voix bien haute,
Du matin jusqu'au soir il leur contait ses malheurs,
Et ne les contait pas en vain à tous; de temps en temps,
Ceux qui avaient le coeur bon et bien disposé donnaient leur obole.
A ses pieds, tout ce temps, je dormais docilement,
Sans dormir dans mon sommeil, mais le coeur et l'oreille
Dressés au moindre mouvement, prêt à recevoir
De sa main bienveillante mes miettes habituelles
Et la portion commune de son festin de rogatons
Puis la nuit nous ramenait à la maison, fatigués et las,
D'avoir mendié toute une longue journée.
    Telles furent mes occupations, mon existence,
Jusqu'au jour où l'âge et une lente maladie m'accablèrent
Et m'enlevèrent à mon maître aveugle.
Mais pour que ne meure point le mérite de si bonnes actions
Tombées dans l'oubli muet de l'océan des ans
Irus a élevé ce petit tertre de gazon sur ma tombe,
Humble monument d'une main qui ne lésina point;
Il porta cette brève inscription en vers pour attester,
Les vertus du Mendiant et de son Chien

Vincent Bourne 1734 (traduction Charles Lamb en 1820)
* Irus est un nom traditionnel de mendiant depuis l'Odyssée